Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 septembre 2011 5 16 /09 /septembre /2011 06:33

 

 


 

C'est en mai qu'ils sont arrivés à Louvigné. Par la rue de Fougères. J'en suis certain. Parce que je pleurais comme un âne. J'étais en retard. Je ne pouvais pas passer tellement ça arrivait, ça arrivait. Et une sentinelle allemande, elle a vu que j'étais embêté parce que  je voulais passer pour revenir à la maison et elle a arrêté la colonne pour que je puisse passer. Ça c'est un souvenir inoubliable parce que moi je commençais à chialer, j'étais un gamin. J'avais quoi ? 7ans.

Une compagnie. 200 soldats, facile.

A l'école en bas, il y avait trois classes ou quatre qui étaient pleines, d'Allemands. Au moins.

Ils avaient leur matériel. Des lits gigognes en tube.

Il y avait des dessinateurs parce que les murs étaient blancs et ils avaient dessiné des… pour les gosses c'était un peu tendancieux. Mais on aimait bien regarder ça, ma foi !

 

 

 

Auguste

 

 


Partager cet article
Repost0
18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 05:55

 


 

Il y avait la « monnaie matière » qu’on appelait dans ce temps-là. Pour pouvoir avoir de la farine. On ne l’avait pas sans ça. Il y avait vraiment des personnes qui s’en fournissaient mais fallait avoir – c’est le cas de le dire ! – la ficelle pour attraper ces gens-là ! La monnaie matière. Des bons verts, oui ! Je ne sais plus de combien mais ils étaient VERTS ! On les appelait :  (tout bas) les billets Bochs ! C’était comme çà qu’on avait droit à 5 litres de vin par mois. Pour un travailleur de force. Pour un carrier, c’était pas beaucoup.

 

Le café : On était bien mal placé pendant la guerre, parce qu’il n’y en avait point ! J’ai vu chez mes parents griller de l’orge. On avait essayé les glands mais c’était pas si bon ! C’est qu’on en a connu des choses comme ça autrefois !

                                                                      

Anna

 

 

 

 


Partager cet article
Repost0
5 mai 2011 4 05 /05 /mai /2011 05:14

 

 

 

 Il y a eut une chance formidable à Louvigné : c’est que tous ceux qui travaillaient la pierre n’étaient pas réquisitionnés.

 

Ils travaillaient pour les Todt. J’ai fini là. Parce que…on devait prendre le camion le lendemain matin. On a été prévenus dans la soirée que le lendemain matin il fallait être sur la place pour prendre le camion allemand qui nous emmenait à Cherbourg. J’ai pris ma musette, me voilà parti par la route de Savigny. J’avais un tonton qui tenait un moulin dans le bas de la côte entre Landivy et  Fougerolles (la Motte). J’ai été me camoufler là un moment de temps… J’avais tellement la trouille des schleus… je me disais, je vas me faire ramasser… et puis tout d’un coup : … et puis mon père était bien avec le père M… (carrier) : il allait avec son cheval et son tombereau dégager sur la butte du petit Monthorin. Il avait des gars –  du moment qu’ils travaillaient pour les Todt – qui venaient du Tarn. Il y en avait plusieurs chez le père Ménard…

Il dit : « Il n’a qu’à venir. »  Me v’là arrivé là. J’étais heureux comme tout !

 

Théophile

Partager cet article
Repost0
3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 05:23

 

 

" Il y en a qui se sont sauvés de l'armée. Je me rappelle de M. Seguin. Il était mobilisé. Il a trouvé quelqu'un qui lui a prêté un costume. Mes parents habitaient à côté d'eux à ce moment-là… Quand on l'a vu arriver personne ne l'a reconnu ! Il avait un costume rose !

Et j'avais un oncle qu'avait été déporté à Rennes, le père Léon… Eh ben lui, comme il n'avait pas de godasses - il' n'avait plus ! - ils donnaient des sabots… mais il'n avait un petit et un grand ! Alors le p'tit sabot il ne pouvait pas marcher avec, il boitait… Eh ben ! Ils ont dit celui-là, il est malade, on le renvoie.
Il est revenu comme ça ! "

                    Raymonde

 

 


Partager cet article
Repost0
29 décembre 2010 3 29 /12 /décembre /2010 14:55

 

 

 

— Il y avait des femmes aussi. Des femmes Allemandes d'un mètre soixante-dix, un mètre quatre-vingts…

— "Les souris grises", on les appelait comme ça ! Et le hasard a voulu… j'ai fait mon service militaire en Allemagne, deux ans. J'étais secrétaire du bureau de la place et dans le bureau d'à côté c'était une ancienne "souris grise". Elle parlait parfaitement le Français d'ailleurs.

—    Ils parlaient beaucoup Français !

— C'était le personnel féminin. Elle avait une tenue grise, c'est pour cela qu'on les appelait…(souris grises) et elle avait une jupe quand même, un beau tailleur…
Et c'est rigolo, la dame que je connaissais, elle s'est mariée avec un Allemand qui a fait 15 ans de légion … chez les Français.


                                    Raymonde et Auguste

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2010 6 18 /12 /décembre /2010 07:04

 

 

 



La poudrière du Montlouvier a été volée. Papa a failli y passer là…
Ils avaient prévenus Papa. Ils avaient dit : "Tu vas peut-être entendre du bruit, tu ne bouges pas !"
Il a été emmené à la gendarmerie, questionné, questionné… Il ne savait pas, il ne savait pas…
Et après il a fait de la résistance en masse.
Il avait ramassé des soldats italiens qui foutaient le camp… J'aime mieux vous dire que la maison du Montlouvier, elle avait besoin de joints à ce moment-là…eh bien ! Dans les trous du mur, il y en a eu des cartes et des cartes, de pain et de viande et des armes dans le tas de foin et des mitraillettes. Je me rappelle la grand-mère, elle trimballait une mitraillette tous les jours dans son sac à provisions.
C'est pour ça qu'il était bien plus Français qu'Italien.

 

Et si on voulait humilier mon père, c'était de le traiter de Macaroni.

—    Claude : Le Commandant Pétri, (un Italien) il dormait les trois quart du temps chez Papa sur un tas de foin. La libération de la prison de Vitré c'est quand même lui !
—    54 condamnés à mort qu'ils ont libérés !
—    Claude : Et Pétri est venu voir la grand-mère, il a dit : " Je vais aller le libérer votre gars, moi ! "             

 

 

                                        Pierrette et Claude

 

 

 


Partager cet article
Repost0