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19 mai 2013 7 19 /05 /mai /2013 22:27

 

Les repas des battages

 

-         C'était du rôti au four.

-         De la pirote

-         Du pâté

-         C'était cuit au four. C'était drôlement bon !

-         Dans le four de la ferme.

-         Pas le fourneau !

-         On faisait du riz. Du riz au lait.

-         Ah ben le riz on le mettait que quand on déplaçait les plats.

-         A la fin ils enfournaient les plats de riz…

-         Et les pommes, poires… tout y passait !

-         Chez nous on battait… c'est vrai… une journée… une journée et demi… mais il y avait quarante personnes ! Et il y avait six ou sept cuisinières. Il y avait un veau de tué…La collation du matin, c'était souvent du pot au feu et des poules bouillies. Et des grands plats de carottes ! Eh ben j'vous dis " ah qu'c'était bon ! "

 

Marie et Auguste

 

 

 

Les fouleries de piaces

 

Ils bêchaient la terre dans la maison et puis ils inondaient ça d'eau  et puis ça devait sécher… et fallait danser là-dessus pour la fouler.

 Où on habitait, c'était auprès des carrières, alors la terre elle s'en allait très facilement; ça faisait ce qu'on appelle des nids de poule alors fallait remettre… parce que c'était très sec (ah il y avait pas d'humidité dans la maison…) alors ils refaisaient entièrement. Ils refaisaient "la piace"!

 

Marie et Victorine


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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 08:29

 

 

 

"Mon père avait vingt ans en 1900, il était né en 1880. Il était parti à la guerre à trente quatre ans. Ils étaient deux frères et puis son frère est resté à la guerre, il est mort. Quand il est revenu il avait pratiquement quarante ans, alors il s’est marié mais il voulait monter des carrières aussi. 

 

Il était là… il avait donné de la pierre à l’époque — parce que pour se débarrasser de la pierre fallait donner, les fermiers. C’était Philippe… l’entreprise Philippe qu’était venue et il avait fait des dés de 1 m3 pour… il y avait une foire exposition en 1900 à Paris, je crois et mon père qui ne savait pas… ça lui avait donné l’idée d’exploiter la pierre : il voyait que l’autre avait vendu la pierre… : C'était pour les stands, des dés pour tenir les stands !"

 

Roger

 

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 07:58

 

-        Je me souviens quand j'étais tout jeune. Pendant la guerre et sûrement avant…  la source qu'il y avait à la Braudais, qui existe toujours… les pharmaciens ils venaient chercher l'eau là pour faire vivre leurs sangsues. Parce qu'elle avait un pH 7. Il y avait très peu de sources qu'avaient un pH 7.

 

-        A la Braudais elle est forte : elle faisait 14° la source !

-        Les gens disaient ça !

-        Il y en a qui buvaient de l'eau et ils se saoulaient, on ne comprend pas!

 

Lucien et Auguste

 

 


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29 janvier 2013 2 29 /01 /janvier /2013 06:03

 C'est une hache en pierre que mon père a trouvé de l'époque… faut compter 2500 ans… Trouvée dans un talus à 150 mètres d'ici (la Galaiserie). A l'époque les gens rasaient les talus et puis mon père… je ne sais pas si c'est pas son frère avec la houe quoi… il a tapé dedans… "Tiens c'est bizarre ! Un caillou ! "… quoi… Il l'a jeté. Mon père qu'était assez érudit dans toutes ces choses-là déjà, il a dit "… mais c'est une hache en pierre ! " De la diorite… D'autres disaient qu'ils la mettaient dans une fourche de bois puis ils réunissaient ça avec des ligatures. Moi je crois que ce sont des pierres d'ici, pour la bonne raison qu'il y a un filon de bizeux là à… 200 mètres. Et qui n'est pas large.

 

 

…Et le polissoir :

 

Et là… en labourant encore une fois j'avais soulevé une pierre mais qui n'était pas du tout dans le coin où il y a du granit. C'est plus de ce côté-ci. Bizarre ! Et puis comme on a l'habitude de ne pas laisser de la pierre traîner dans les champs je l'ai apportée ici… Je dis elle est bizarre ! C'est un polissoir !…donc il y avait un atelier… Et c'est à côté de l'eau ! Le petit ruisseau il est à quinze mètres. Le petit ruisseau qui va à Monthorin. Tout concordait ! On voit bien que c'est une pierre travaillée.

 

Auguste

 


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23 novembre 2012 5 23 /11 /novembre /2012 05:01

 

 

 

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Il y en a beaucoup qui faisaient ça. On préparait notre poulet. On passait… on le mettait à cuire chez le boulanger. Pour aller à la messe. Le boulanger avait prêt de sa fournée… C'était très chaud. Il cuisait parce que la messe ça durait une heure et puis tout 'tait cuit et puis on s'en allait avec notre fricot. Tout était prêt… Ça sentait bon. Le poulet ou autre chose… On avait Sirène, la jument, elle était belle… On s'en allait mais on avait quelque chose pour tenir notre plat. Il paraît que la cuisine cuite chez le boulanger c'est la meilleure ! Je me rappelle celui qui s'occupait de ça c'était le commis… on lui donnait la pièce.

 

Odette

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25 octobre 2012 4 25 /10 /octobre /2012 07:15

 

 


"…Les Américains avaient montré à Papa comment faire une bague aux dépends d'une pièce.

Avec les pièces de deux francs de 1923 et 1925… et il ne pouvait qu'avec ces deux années-là, parce qu'il y avait de l'or dedans. Que dans les autres années il n'y avait pas d'or. Ça ne marchait pas.

Pour payer la place de cinéma, il vendait les bagues…

Les cinémas, il y en avait deux à Louvigné: la Maison du peuple: le Familia et le cinéma Jovence.

Le jour où Papa m'a fait ma bague, il a fait trois bagues dans l'après-midi et… en peu de temps, parce qu'on n'a pas été toute l'après-midi à la carrière, c'était un dimanche…

…Alors on partait du café, il était bien quatre heures ; il a peut-être fait ses trois bagues en…2 heures. Avec son étau, il serrait un bout de bois rond, il le préparait  pour la taille du doigt et il martelait dessus…

Il avait un petit ciseau…Tu vois, la mienne, c'est des p'tits V qu'il y a de chaque côté. Et celles des filles qui travaillaient chez nous, elles ont des p'tits losanges dedans, elles…

Celle-là n'est pas finie en plus. Celles qu'il donnait aux autres il les a finies, mais la mienne il me dit "j'aurais bien le temps un jour…" et il l'a jamais finie.

 

     Oh oui, je connais ça, on en f'sait nous ! On n'avait pas d'outil. On évidait déjà un peu le milieu quand même… Il y avait plusieurs méthodes, oui !

Moi, c'était en 42. C'était pendant la guerre, il n'y avait pas d'alliance, il n'y avait rien.

Fallait en faire pour ceux qui se mariaient."

 

Claudine et Raymond

 

 


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6 septembre 2012 4 06 /09 /septembre /2012 06:03

 

"Vous rappelez vous qu’on disait :

"Et je t’appellerai en 18 sous ! Et je te les ferais monter, les marches !"

Quand il y avait la chicane entre voisins :

« Je t’appellerai en 18 sous ! » ça devait coûter ça pour faire venir…

Et « je te ferai monter les marches ! » du tribunal, oui !

Tous les mois, il y avait une conciliation !"

 

 

                                                           Janine

 


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1 juin 2012 5 01 /06 /juin /2012 04:37


 

Au début que j’étais chez G…, il n’y avait pas le courant électrique, alors la grue c’était un moteur à essence. Il y avait une bordure à mener sous la baraque, il allait pas mettre en route pour si peu… « Prends par ton bout, Pierre ! » qu’il me disait. Et que ce soit n’importe quelle bordure, on la levait à bras comme ça et puis sur le wagon… Je n’ai jamais reculé devant lui, mais il m’en a fait prendre des poignées il y a des fois, tu sais !

 

Pierre

"...    et le bien qu’on se faisait"

 

A Mantilly quand je travaillais à la pierre de route, alors il y avait du mauvais café à ce moment-là… C’était un vieux, c’était un veuf… qu’avait ramené un Grec de la guerre de 14… Palmyre. Ils faisaient griller de l’orge dans un poêlon ; ils faisaient comme ils pouvaient… C’était brûlé plutôt que grillé mais enfin…

On s’amenit à trois chez lui pour prendre le café. Il se mettait à table avec nous. Le Palmyre, il y avait pas droit, lui ! Il faisait chauffer mais il avait pas droit ! Il t’amenait le litre de goutte… Il y avait le petit verre. Mais le petit verre c’était le petit verre à moutarde ! C’était de la bonne goutte : de la goutte de poiré !

On était à quatre, ça faisait quatre petits verres dans le café !

On n’était pas malade avec ça !

 

                                                           Pierre

 

 

Note : Ce soir 20h30, à La Granjagoul à Parcé (sud de Fougères) j'organise un débat avec comme sujet "l'extraction du granit en pays de Louvigné". Je présenterai mon travail photos, je vous parlerai du temps d'hier si animé dans notre pays, des hommes rudes qui nous ont forgés, de leurs savoir-faire et de leurs belles réalisations.

 

 

 


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17 mars 2012 6 17 /03 /mars /2012 06:02

 

 

 

 

 

…Les Américains avaient montré à Papa comment faire une bague aux dépends d'une pièce.

Avec les pièces de deux francs de 1923 et 1925… et il ne pouvait qu'avec ces deux années-là, parce qu'il y avait de l'or dedans. Que dans les autres années il n'y avait pas d'or. Ça ne marchait pas.

Pour payer la place de cinéma, il vendait les bagues…

Les cinémas, il y en avait deux à Louvigné: la Maison du peuple: le Familia et le cinéma Jovence.

Le jour où Papa m'a fait ma bague, il a fait trois bagues dans l'après-midi et… en peu de temps, parce qu'on n'a pas été toute l'après-midi à la carrière, c'était un dimanche…

…Alors on partait du café il était bien quatre heures; il a peut-être fait ses trois bagues en…2 heures. Avec son étau, il serrait un bout de bois rond, il le préparait  pour la taille du doigt et il martelait dessus…

Il avait un petit ciseau…Tu vois, la mienne, c'est des p'tits V qu'il y a de chaque côté. Et celles des filles qui travaillaient chez nous, elles ont des p'tits losanges dedans, elles…

Celle-là n'est pas finie en plus. Celles qu'il donnait aux autres il les a finies, mais la mienne il me dit "j'aurais bien le temps un jour…" et il l'a jamais finie.

 

     Oh oui, je connais ça, on en f'sait nous ! On n'avait pas d'outil. On évidait déjà un peu le milieu quand même… Il y avait plusieurs méthodes, oui !

Moi, c'était en 42. C'était pendant la guerre, il n'y avait pas d'alliance, il n'y avait rien.

Fallait en faire pour ceux qui se mariaient.

 

Claudine et Raymond

 

 

 

 


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24 février 2012 5 24 /02 /février /2012 03:38

 

 

 


 J’ai toujours été avide de connaissances, j’en n’ai jamais eu assez ! On n’avait pas été à même... ; j’en veux pas à mes parents, pas du tout !
Quand je suis allé au régiment… J’étais à Coëtquidan, à faire mes classes, avant d’aller en Algérie… Il y avait beaucoup de bretons… le niveau était pas très élevé…
Il y a un officier qui est passé dans la piole et qui dit : voilà, tous les soirs après la soupe… des cours qui vous seront donnés par des militaires qui sont dans l’enseignement… Alors, je demande à  ceux qui sont un peu justes… d’y assister. Au lieu de glandouiller dans les pioles après la soupe ! C’est pas du point de vue militaire mais c’est pour vous servir plus tard ! Je vous mets à même !
                            … Pratiquement personne ! Moi, j’y allais ! Et assidûment que j’y allais ! Et c’était bien parce que, attention, c’était pas fait par des bidasses qu’en avait rien à foutre… c’était des enseignants qui avaient eu des sursis et qui  étaient venus à 26, 27 ans… Ils avaient à cœur de nous donner du savoir un p’tit peu, hein !

 

 

Clément

 

 

 

 

Note : Voici le genre de témoignage qui me comble quand je fait du collectage. Ces histoires de vie du quotidien, intemporelles et qui parlent de la ferveur que des hommes ont eue dans la vie.

 

 

 

 

 

 

 

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