Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 21:52

 

Article déjà paru dans mon autre blog littéraire : http://s.prioullescoudrettes.over-blog.com

 

 

Je suis très occupé à travailler sur la maison que ma fille, Chrystelle, a achetée près de la forêt de Fougères ; un endroit rêvé, appelé la Croix Janvier, à 200 mètres des sous-bois par un mignon tout plein petit chemin de terre.
Mais le travail fait mal aux mains ! Les outils du tailleur de pierre et le ciment du maçon qu’il ne faudrait pas tripoter… et le granit dur, lourd, rugueux, tranchant… (mais pas ingrat) qui fait de la résistance sous l’outil et « délie bien les reins » comme disait mon frère, tailleur de pierre, un vrai, lui...
Dans mon rapport au granit, à cette pierre de chez nous, il y a comme une complicité quasi sensuelle et très poétique. J’aime toucher un granit brut ou travaillé, en caresser un poli, usé par le temps, le pas ou les outils de l’homme. J’aime aussi, tailler, transformer ces pierres, bâtir pour longtemps avec ce « caillou » comme disent aussi les tailleurs de pierre de la région.


Et il n’en reste plus guère de ces « picaoüs » (langue gallo : de « pique caillou »). Un des derniers, à Mellé, dans le canton de Louvigné-du-désert, Louis Claude Guérin, m’a vendu pour poser sur des grandes baies, deux linteaux (« palâtr » en gallo). L’un en bleu, notre granit de profondeur, long de 2,60 mètres et un autre de 2,2 mètres, celui-ci en gris, cette pierre superbe des boules de surface qui, autrefois, parsemaient nos champs. J’ai payé 470 euros pour ces deux superbes morceaux qui doivent bien peser dans les 700 kg et je suis bien heureux de les poser pour restaurer, comme elle le mérite, cette vieille longère.


Sans même s’être renseigné des prix, tout le monde raconte que le granit est cher ; même les architectes de Bretagne le destinent bien rarement aux maisons neuves et dissuadent leurs clients d’en acheter. Par là même, ils font offense aux granitiers et à la beauté de la pierre, à son éternité, à la noblesse de ce matériau et au picaoü lui-même !


Alors, à ma façon, sur un blog qui porte le nom de cette ville autrefois capitale du granit, j’ai voulu rendre hommage et à la pierre éternelle, à la sueur de mes ancêtres et des quelques courageux qui œuvrent encore dans la région et triment à trouver du travail.

Si donc vous vous décidez pour une belle grande pierre de banc, une cheminée en vrai granit, des angles d’ouverture, des cintres, du dallage, une porte ronde à l'ancienne… que sais-je ! je vous conseille cette humble carrière du Gendril en Mellé (35420) (02 99 98 03 80).

Partager cet article
Repost0

commentaires