A la promeneuse de Romanche
Avec la faocilhe et le fourchet de bois
Tu as taillé la haie du chemin
Coupé l’herbe de mai
Il te fallait faire vite
Tant que serin affûte ta lame
En passant nous dirons
Il a léssé les foûjeres
Mais tu as dû couper ces petites fleurs sauvages
Qui n’en sont pas
Mais comme des myosotis
Et la surelle tendre qu’enfants sur les haies et les étés
Qeniaods benézes nous sucions en caozant gallo
Vite il te fallait finir
Car tu savais le poème ordinaire et cassant
Anvean braqe et brunard qui se musë dans l’herbe
Saovae de l’acier tranchant et clair
Vif aussi li
Pour les non gallaisants :
Faocilhe : faucille
Fourchet : petite fourche de bois dont on se sert avec la faucille
Serin : rosée du matin
Lésser : laisser
Foûjeres : fougères
Queniaods : enfants
Benézes : heureux
Caozant : parlant
Gallo : notre langue de Haute-Bretagne (de Fougères à St Brieuc et Lorient)
Anvean : l’orvet
Brunard : brun
Se müser : se blottir
Saover : sauver
Li : lui
Note : La langue Gallo actuelle ne se retrouve plus que brassée avec le Français, et il me semble plus important de l’écrire ainsi, comme les gens peuvent la dire. Pas comme une certaine élite bien trop décalée voudrait la servir.