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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 08:35

 francis Boursier0024

 



Je suis allé hier à Pipriac, un gros bourg au sud de Rennes dans la direction de Nantes.
Mon oncle Francis Boursier, résistant plus que résolu, y a trouvé la mort en combattant le 3 août 1944*
Cette rencontre avec les élus locaux et Marcel Philippe, un des derniers combattants témoins de cette époque, a été organisée par Jacques Gervis, écrivain et historien qu’il faut saluer. Jacques prépare une biographie de Marcel Philippe et c’est à cette occasion qu’il a ressorti de l’oubli divers documents très touchants.

J’étais accompagné de ma mère Victorine, 90 ans, belle-sœur de Francis qui est mort à 33 ans et qu’elle a bien connu, évidemment. Elle n’avait jamais eu l’occasion de se rendre à Pipriac.

Nous sommes allés nous recueillir devant la plaque commémorative qui rappelle la mort de Francis et de ces deux copains. Une plaque un peu effacée, mais qu’importe le temps, scellée contre un grand bloc de schiste noir de Saint-Just qui s’élève très haut tel un menhir.
La route où ils sont morts est toujours là, droite, déserte, bordée de talus d’où les trois garçons, volontairement mal informés par un quatrième, se sont attaqués, héroïquement, à une colonne de plusieurs centaines de soldats allemands.
Pas facile de connaître les circonstances exactes de leurs morts. On évoque une fusillade évidemment, c’est la version officielle que nous connaissions  mais Marcel Philippe parle, lui, de pris puis de fusillés.

Qu’importe c’était une action de guerre et de courage.

Le même traître avait donné, quelques temps auparavant, d’autres camarades dont Marcel Philippe qui furent exécutés à Langon, un village proche sur les bords de la Vilaine. Marcel fut le seul à sauver sa vie et c’est avec beaucoup d’émotion que je l’ai écouté me raconter, sur le lieu même, les circonstances du drame : comment il a entendu, caché dans un grenier dont il me montre les trous toujours existants, les cris de ses amis puis la fusillade, puis d’autres encore…

Le salaud qui a trahi par deux fois ses amis a réussi à sauver sa peau à la Libération et a vécu (tranquillement, je ne l’espère pas !) jusqu’à il y a peu d’années.

Le corps de notre oncle fut rapatrié un peu plus tard dans le cimetière de Louvigné où il repose sous un bel obélisque de granit bleu taillé par mon grand-père. Je vais m’y rendre ce matin.  

 

*Il règne une certaine confusion quant à la date exacte mais cela a peu d’importance.

 

NB : Le même article paraît simultanément sur mon blog littéraire (en lien), dans la catégorie "Journal"

 

 


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commentaires

R
<br /> je suis un neveu de Robert Vuillemin décédé avec Mr Boursier ce 3 août 1944<br /> <br /> <br /> bravo pour cette sauvegarde de la mémoire<br />
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S
<br /> <br /> Bonjour Robert. Désolé de ne répondre que tardivement. Ce serait bien de se parler un de ces jours. Mais pas avant le 15 août car je pars en voyage. A<br /> bientôt.<br /> <br /> <br /> <br />