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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 19:54



Le médecin avait dit à ma mère : « l’air est très sain là-bas, rempli d’iode ! » Résultat : 15 ans d’été à Saint Jean le Thomas. 15 juillet - 15 août. Un autre monde.
60 kms. Toute une expédition : La Dina Panhard chargée au ras des chromes.
Et Papa pour nous y emmener - mais comme il n’aime guère quitter son chantier, il nous rejoindra quelques jours et les dimanches. Je crois aussi qu’il préfère la liberté de sa carrière à l’ennui des bains de mer étant de ceux d’avant 36 qui n’ont jamais appris à ne rien faire.

Bien sûr, on évite Avranches, par la petite route « de quarante sous » - ou « de par en dessous », je n’ai pas bien compris, direction St Jean par Genêts, Dragey. Pas même un coup d’œil - surtout pas ! - au diabolique Bec d’Andaine où j’essaie d’imaginer la marée « au galop d’un cheval ».
On traverse St Jean, les gens sont en short, en sandales. J’avais oublié la boutique : toujours jaune, rouge et verte qui déborde de pelles, de râteaux, d’étonnants filets et de cartes postales.
Enfin les voilà, les baraques blanches. Posées sur la dune, le seuil est de sable fin et de tiédeur. Les pieds nus traverseront l’été. Je cours. Il y a là-bas tout cet espace et la lumière, la plage à dévaler, la mer à engloutir…
Dans cette vision-là, d’une claque… bien autre chose sans doute que toute l’iode du monde à me serrer l’âme !

J’ai six ans et j’apprends la beauté !

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 10:13
 
Commentaire paru sur le blog de Ouest France en date du mercredi 20 janvier 2010


"Aucun autre aliment n'est aussi contrôlé (par de multiples analyses avant distribution) que l'eau du robinet !" dit un certain Monsieur M.


Sachez "que dans toute analyse on ne trouve que ce que l'on cherche..." L'énoncé de cette évidence me fut faite récemment par le Président du Syndicat des eaux de ma communes, lui même !


Chez moi donc, à Louvigné (je sais que d'autres stations de pompage sont bien plus saines, ainsi, près d'ici, Fougères qui puise judicieusement dans sa forêt...) la station d'épuration qui rejette les eaux "traitées" se trouve en amont de la station d'épuration de l'eau. Des usines rejettent régulièrement dans la nature des produits chimiques dilués dans l'eau, sans que les pouvoirs publics locaux s'en soucient vraiment... Il n'y a pas si longtemps, l'une d'entre elles, (pardonnez moi de passer sous silence les noms) rejettait dans la rivière du perchloréthylène par de très anciennes canalisations. Tous les trous de carrières abandonnées (qui pullulent sur Louvigné) ont été, jusqu'à il y a bien peu d'années, rebouchées par toutes sortes d'ordures (cela va des vieilles voitures aux médicaments... ) et le plus souvent sans égard pour les niveaux d'eau des sources qui emplissaient naturellement ces trous...
Egalement, qui me dira où vont tous les pesticides, herbicides et autres produits de culture, d'élevage, produits vétérinaires entre autres (que personne ne recherche, ou bien occasionnellement)?
J'arrête là mon énumération (sur le sujet je ne vais pas me faire que des amis, d'ailleurs) mais j'insiste : ne buvons pas, "en toute confiance", l'eau du robinet... Dire qu'elle est bonne, comme à grande force de publicité TV, c'est peut-être vrai de temps en temps, de place en place, mais c'est la plupart du temps de la publicité mensongère.

Hélas ne sommes-nous pas avant tout dans une société du mensonge ?

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22 juin 2010 2 22 /06 /juin /2010 07:46

Le conseil municipal de Louvigné a voté il y a déjà plusieurs mois l'instauration d'une nouvelle taxe de 6% sur l'électricité quand, au même moment - mais je présume sans concertation ! - le P.D.G. d' E.D.F. envisageait lui-même une augmentation des tarifs à venir allant jusqu'à 20%. La municipalité se dit soucieuse d'accroître ses recettes, certes mais, en ces périodes de "crise",  il s'agit là, à mon sens d'un impôt supplémentaire, dont je mets en doute la justesse avancée. En effet, où est la justice, quand un même revenu se chauffant au gaz paiera "quelques euros", alors qu'un autre se chauffant à l'électricité devra débourser certainement plus de 100 euros. Etonné également de cet état de faits quand j'entends parler au niveau planétaire de "taxe carbone" et "d'énergie propre" pour l'électricité de demain ! Je terminerai en proposant à la municipalité de Louvigné d'être tout autant "soucieuse" d'abaisser le montant de ses dépenses…


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19 juin 2010 6 19 /06 /juin /2010 15:26

Oui, bien sûr, je pense également qu’une démarche de valorisation du patrimoine industriel et artisanal dans le pays de Fougères rendrait plus attractives la ville et sa région proche. Malheureusement, on sait que des musées purements statiques sont souvent des gouffres financiers, ce dont ne prennent peut-être pas conscience les anciens de la chaussure qui, de façon très louable ont fondé une asso, démarche à laquelle j’adhère pleinement sans y croire bien longtemps. Je pense en effet qu’un tel projet devrait prendre appui bien au-delà de la ville, de la communauté de commune de Fougères et devenir un projet de cinq communautés… Ainsi on pourrait y associer l’histoire de l’artisanat et l’industrie du granit sur Louvigné communauté et le Coglais, les verriers et les tanneurs de Fougères, les sabotiers que j’ai moi-même, tout enfant, connus en forêt de Fougères, les légendes de la forêt et de tout le pays, les phénomènes sociaux (l’arrivée des Italiens, les migrations dans la ville, l'urbanisme de la ville et du territoire… ) l’agriculture et l’élevage (les fermes du Comte de Lariboissière disséminées dans plusieurs communes) etc. On pourrait ainsi énumérer nombre de pistes. Je crois que c’est là qu’il faut creuser. Jusqu’à trouver la Fougèrite (mais là-encore, c’est une opportunité dont on n’a pas su tirer profit). Quant à choisir un lieu, je ne suis pas de Fougères mais il faut se rendre à l’évidence que la ville centre est la seule à même d’abriter un tel organisme. Je soumettrai, après aménagements bien sûr, l’usine Bertin qui avec sa clarté, sa messaline superbe, son emplacement près du centre etc. est un endroit évidemment très intéressant à préserver. La démolir, comme il semble que ce soit prévu, pour la livrer aux spéculateurs immobiliers, relève de l’aberration.

Mais tout cela, à mon avis, reste un beau rêve. Pour avoir participé à deux réunions j'ai déjà pu constater que les élus ne s'y bousculent guère. Il va falloir se battre avec eux alors que ce projet devrait aussi être le leur. J'ai aussi remarqué que les personnes autour de la table, Fougeraises pour la plupart, se font tirer l'oreille pour s'ouvrir à l'échelle du pays et de chaque industrie.

N'oublions pas non plus que la Granjagoul, centre de valorisation du patrimoine oral a, d'une certaine façon, déjà vocation à récupérer une partie des histoires de vie liées à ce patrimoine ouvrier. Le patrimoine oral et immatériel c'est aussi cela et les élus peu désireux de financer deux structures pour la même démarche ne tardront pas à en faire la remarque.

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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 09:10

C




« Café bouillu, café foutu »
(mais sans doute Français populaire)

« Café de bonne sœur »
(du café sans goutte)

« Pas facile, la caille! »
(en parlant d'une femme au caractère bien trempé et à
laquelle il ne fait pas bon se frotter)

« Faire des pas carrés »
(avoir trop bu et marcher de travers)

« Carte »
« Elle perd la carte »
(« elle perd le nord… elle perd la boule… »
se dit souvent des vieux qui oublient des choses)
« Il a perdu la carte à ça… »
(ça ne va plus… il n'y a plus de sens à la chose entreprise…
il n'a pas su continuer une affaire qui marchait bien etc.)

 
« Casser le feu »
(le fourgotter, le manipuler (avec la pince)
de façon à le faire crever volontairement ou pas)

« Ça va tourner casak »
(ça va tourner en nid à chicane, en histoire…)

« Castourine »
 (prison)
Le Matao donne casteouane (22)

Les Châtereaux
(maladie des garçons, les oreillons. Sans doute en rapport avec la castration, puisque les oreillons peuvent avoir des suites à ce niveau)

« Pas chatouillant »
(Faut pas s'y frotter)

« Cas: …si en cas… »
("Il est bé le seul à avait ça, si en cas…"
Il est bien le seul à avoir ça, si tant est qu'il l'eût!")

« Chaud mou »
(par un temps orageux, et n ajoute parfois : « les rideaux collent aux carreaux », c’est à dire que l’on transpire tant que les vêtements collent au corps)


« Cerve la faim »
(Méchanceté populaire: crève la faim
mais avec l'idée de prêt à tout)

« A chaque moment…  il y avait du monde à venir visiter »
(à longueur de temps, régulièrement)


« Elle est chaude de baille »
(boire - elle est saoule –région de Rimou)

« Ils vont pas gagner ieu chaofaije »
(quand on attend pour rien dans le froid)

Cheminée
"Pendant ce temps-là le froid ne passe pas par la cheminée!"
(quand on y fait du feu)


« Chercher une beurrée »
(chercher des noises dans l'idée d'en profiter en justice)

« La ch'vi de pied »
 ( la cheville)

« Ils n'étaient pas chiens »
(pas avares, généreux)

« Chippie la galette »
(en parlant gentiment d'une enfant)

« Chômer »
« Il n'en chôme pas chez nous de ça ! »
(il n'en manque pas ici de ça…)…

« Chöniard »
«  un temps chöniard »
Un temps sombre
Le chön (seau à purin)
La chöne (seau à lait, plus lourd que le lait contenu)
Pas donné dans ce sens par Matao (ni dans cette écriture)
Donné même par certains comme oiseau du soir (chouan, peut-être)

« On est ti peu de chose
tout de même ! »
Le « ti » insiste sur l’affirmation

« Du p'tit cit »
 (du petit cidre, un cidre de repasse: donc
Quelque chose de vraiment peu d'intérêt)

« Un nid à chicane »
(l'occasion de ne pas s'entendre)
Autrefois on disait aussi en cas de désaccord :
« Je te ferais monter les marches »
(les marches du palais de justice, sans doute)

« C'est de què de chié »
« C’est d’qué d’cue ! »
(C’est cuit, c’est fichu
avec l'esprit de désolant)

« Chie en hennes »
(en parlant d’un enfant qui fait encore dans sa culotte mais
aussi d’un jeune un peu prétentieux)

« Y'a pas de… chien chez nous »
(personne n'est laissé pour compte)

« Garder un chien de ma chienne »
(rancœur avec l'idée de vengeance)


« La sainte clique »
(une troupe pas trop fréquentable et bien connue)

« Etre comme un cent de clous »
(être très maigre)


« Il a un collet comme un bœuf »
(un cou énorme, avec l'idée de force)

« De colère et de toux »
(en désespoir de cause)

« Conserve »
« Je suis bonne de conserve »
( Je garde tout, je ne jette rien)

« Bonne continuation »

« Coq et pie »
(« Vouloir toujours être coq et pie »: chercher toujours
à avoir le dernier mot et à ce qu’on s’intéresse à soi. Narcisse.)

« En faire une corvée »
(faire plusieurs visites, plusieurs travaux en même temps, les regrouper)

« Va te coucher sur ma veste »
(Va te faire voir)

« Une couche de gras, une couche de maigre »
(en parlant de quelqu’un qui se nourrit grassement)

« La couenne rouge »
(le visage allumé)
« Il n’a pas la couenne rouge par souffler le feu »
Il n’a pas le visage rouge par souffler sur le feu mais plutôt par picoler !

« La courée de vieau »
(les poumons du veau - on mangeait la courée en ragoût. J’ai encore vu ma famille en manger avec goût il n’y a pas plus de trente ans)



« Elle ressemble à sa mère, c'est craché ! »
(C’est vraiment très ressemblant.)

« Crâner »
(faire le fier)
verbe français mais très employé
par ici

« La crème du fond du pot »
(Une engeance peu fréquentable)

« On laisse crever le feu »
(s'éteindre le feu)

« Crocher dessus »
(forcer beaucoup en travaillant, sur un bloc de pierre par exemple : développer beaucoup de force)

« Si on est pas plus cueillu (courageux) on sera plus beurdu » (ventru, de bedaine)
(entendu sur St Ouen avant d'aller manger)

« A plein cuir »
(pour parler de quelqu’un de bien rond)

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 07:31

 



Jeu de mots sans rapport avec mon titre, je trouve que la haute ville se dépeuple de plus en plus. La remarquable médiathèque qui vient d'ouvrir (pour s'en convaincre, il suffit d'en pousser la porte et, là, la lumière s'offre à
qui veut la voir !) cette fameuse médiathèque dont je ne reviendrai pas sur le nom (voir plus bas !) a laissé vacant un autre magnifique vieux bâtiment, auprès duquel je passais souvent et où j'étais heureux de rencontrer des gens. Hélas la place est bien vide ! Voilà  encore un coup dur, après le déplacement de la maison des assos.

Toutes ces activités apportaient du monde en haute ville ! Déjà  que le commerce souffrait de la concurrence du forum ! Je n'en fais le reproche à personne ; je constate seulement et je déplore qu'on vide les anciens quartiers historiques qui font l'ambiance d'une citée .

 

Par ailleurs et pour justifier mon titre, je dirai que l'âme véritable d'une ville est faite par ses gens. Et je veux les saluer, tous ces bénévoles de la culture, du sport et du social. Fougères est, grâce  à  ces personnes dynamiques et désintéressées pour la plupart, une ville agréable, accueillante, sociable…

 

Merci encore à eux et tant pis pour ceux que l'argent seul mène et emmène on ne sait où (et eux non plus).

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 07:25

Louvigné-du-Désert le 28 septembre 2009



Monsieur le Président du Conseil Général,




Je sais le soin que le Conseil Général apporte à la protection et au classement  des sites naturels d'Ille et Vilaine. Je voudrais aujourd'hui, M. le Président attirer votre attention sur un autre patrimoine, moins apprécié pour l'heure à sa juste valeur, mais qui pourtant le mériterait. Il s'agit des trous de carrières abandonnés de nos différents bassins granitiers : Louvigné-du-désert, St Brice en Cogles etc.
Fils de granitier moi-même, très attaché à l'impact social et industriel que l'extraction du granit a généré au cours du XXème siècle particulièrement, je travaille à titre personnel mais aussi à celui d'animateur bénévole au sein de La Granjagoul (Centre de valorisation du patrimoine gallo en pays de Fougères) à la collecte et à la valorisation de l'histoire du granit. J'ai ainsi remarqué le peu de cas que nos concitoyens font de ce patrimoine particulier, si ce n'est certains élus et petits artisans qui ont su préserver et mettre en valeur par des plantations et divers aménagements leurs anciens sites d'extraction…
Il en est un tout particulièrement qui mérite attention de votre part : il est situé en La Bazouge du Désert, le long de la route Landéan-Louvigné-du-Désert au lieu dit La Piochais. Voilà un espace, semi-naturel, avec trou d'eau, aires de travail et remblais retournés à la nature (l'exploitation par les entreprises Rioche du Hinglé (22) s'est terminé il y a une vingtaine d'années). Je doute que la carrière ne soit jamais réouverte et je vois là l'occasion pour le Conseil Général de tenter d'acquérir et de préserver un patrimoine magnifique : en effet aucune habitation ne se trouve sur le site, si ce n'est quelques bâtiments à l'abandon.
Je sais également que Louvigné-Communauté est la première Communauté de Communes qui entre dans l'inventaire lancé par le Conseil Régional. J'ose donc croire qu'une attention particulière est apportée actuellement par les différents élus territoriaux sur toutes sortes de patrimoines (matériel, immatériel, social, industriel…)

Persuadé de l'attention que vous porterez sur ces indications, je vous assure, M. le Président, de mes plus reconnaissantes et cordiales considérations.


                            Serge Prioul

 

 

 

 

(Dès que possible, je mettrai en ligne la réponse qui me fut faite par le Conseil Régional)
                     



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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 21:52

 

Article déjà paru dans mon autre blog littéraire : http://s.prioullescoudrettes.over-blog.com

 

 

Je suis très occupé à travailler sur la maison que ma fille, Chrystelle, a achetée près de la forêt de Fougères ; un endroit rêvé, appelé la Croix Janvier, à 200 mètres des sous-bois par un mignon tout plein petit chemin de terre.
Mais le travail fait mal aux mains ! Les outils du tailleur de pierre et le ciment du maçon qu’il ne faudrait pas tripoter… et le granit dur, lourd, rugueux, tranchant… (mais pas ingrat) qui fait de la résistance sous l’outil et « délie bien les reins » comme disait mon frère, tailleur de pierre, un vrai, lui...
Dans mon rapport au granit, à cette pierre de chez nous, il y a comme une complicité quasi sensuelle et très poétique. J’aime toucher un granit brut ou travaillé, en caresser un poli, usé par le temps, le pas ou les outils de l’homme. J’aime aussi, tailler, transformer ces pierres, bâtir pour longtemps avec ce « caillou » comme disent aussi les tailleurs de pierre de la région.


Et il n’en reste plus guère de ces « picaoüs » (langue gallo : de « pique caillou »). Un des derniers, à Mellé, dans le canton de Louvigné-du-désert, Louis Claude Guérin, m’a vendu pour poser sur des grandes baies, deux linteaux (« palâtr » en gallo). L’un en bleu, notre granit de profondeur, long de 2,60 mètres et un autre de 2,2 mètres, celui-ci en gris, cette pierre superbe des boules de surface qui, autrefois, parsemaient nos champs. J’ai payé 470 euros pour ces deux superbes morceaux qui doivent bien peser dans les 700 kg et je suis bien heureux de les poser pour restaurer, comme elle le mérite, cette vieille longère.


Sans même s’être renseigné des prix, tout le monde raconte que le granit est cher ; même les architectes de Bretagne le destinent bien rarement aux maisons neuves et dissuadent leurs clients d’en acheter. Par là même, ils font offense aux granitiers et à la beauté de la pierre, à son éternité, à la noblesse de ce matériau et au picaoü lui-même !


Alors, à ma façon, sur un blog qui porte le nom de cette ville autrefois capitale du granit, j’ai voulu rendre hommage et à la pierre éternelle, à la sueur de mes ancêtres et des quelques courageux qui œuvrent encore dans la région et triment à trouver du travail.

Si donc vous vous décidez pour une belle grande pierre de banc, une cheminée en vrai granit, des angles d’ouverture, des cintres, du dallage, une porte ronde à l'ancienne… que sais-je ! je vous conseille cette humble carrière du Gendril en Mellé (35420) (02 99 98 03 80).

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4 juin 2010 5 04 /06 /juin /2010 08:29


"Si je faisais pipi au lit - j'avais une faiblesse avec ça ! -

eh ben vous ne savez pas ce qu'ils me faisaient ?

Ils mettaient mon drap sur la tête et je faisais le tour de la pension,

de la cour avec mon drap…

" Elle a fait pipi au lit ! Elle a fait pipi au lit ! " qu'ils chantaient .

Ils me mettaient la tête  sous la pompe.

Il y en a une qui me tenait l'autre qui  pompait…

C'était comme ça !"






Entretien avec Georgette Leboissetier
 le 22 2 2006 en présence de
Hélène Leduc
Marie Cador
Victorine Prioul
Marie Jeanne Chérel



 

 

 

 

Note du transcripteur :

Ce témoignage est mis en ligne quasi tel quel, avec ses fautes de langage, son parlé gallo, les hésitations de Georgette qui, cette fois-là, encouragée par une assemblée réduite lors de ces rencontres que j’organisais en 2006, se sentit prête à nous parler davantage de sa vie.








De toute façon j'ai jamais été gâtée, moi ! J'avais une sorte d'orange, c'est tout ce que j'avais.
- (Marie) La pauvre Georgette, elle a été martyre !
Faut pas dire ça. Faut pas… dire ça…
-    Avec tes bonnes sœurs ? Moi je t'ai vue, je t'ai vue !
C'est de la faute à qui… ?
Vous étiez pas en pension, tandis que moi j'étais en pension et ma sœur aussi… Et ma sœur était très bien vue, parce qu'elle apprenait tout ce qu'elle voulait ; moi j'avais du mal… Elle ("la Ducoin") avait arrachée presque une oreille à la Renée Colas. Eh ben elle lui avait décollée l'oreille !
Moi ce qu'avait fait ça …: il y avait avec Rillé, la communauté… mon père nous avait placé toutes petites… Je ne sais pas si je n'ai pas une vieille carte de là… Parce que j'ai été élevée là, moi… eh ben mon père il nous avait mis d'abord à la communauté et quand on est arrivé à l'âge de 5, 6 ans ; on est allé à Jovence qu'on a été là toute notre vie ! Pas de vacances, jamais ! Mon père allait à la messe avec ses enfants de chaque côté… tous les dimanches il nous apportait une brioche… il venait payer la pension. Forcément. Fallait payer la pension le 2. On avait commencé à apprendre le solfège, moi j'adorais le piano… Ça coûtait trop cher. Allez ! supprimé le piano! Il venait nous chercher, il donnait de l'argent pour acheter des livres neufs… quand il était parti c'était pas des livres neufs qu'on avait ! C'est pas nous qu'on les avait ! C'était à des personnes "bien " ! Que les parents étaient "bien" et nous on avait les vieux livres ! Eh ben voilà, c'est comme ça que ça s'est fait ! Et mon père ne disait jamais rien…

Je me suis échappée deux fois de la pension, avec la Germaine Lemarrié… Elle est partie, elle… on avait combiné ça, on en avait tellement mare… elle avait combiné qu'on aurait parti pendant la récréation… Le portail de Jovence il restait toujours ouvert… pendant la récréation, nous voilà parties toutes les deux… alors moi " où je vais ? " Chez la Maman Achin qu'elle m'aimait tellement la bonne sœur là ! et la Germaine Lemarrié à pied jusqu'à Mellé, elle !
Alors mon père quand il avait fait du commerce avec un client, ça se terminait chez la mère Touzé qui tenait le café et ce coup-là, c'est qu'il m'a vue passer… à travers les carreaux, le voilà qui s'amène chez nous : " Et qu'est ce que tu fous là ?… " Eh ben dis donc ! J'ai reçu un coup de pied dans le derrière quoi ! Et il dit à ma sœur Madeleine qu' était grande… chez nous qui tenait la maison… Elle m'a remmenée jusqu'à Jovence. Bon ils n'ont rien dit à Jovence, mais elle était pas trop partie , fallut m'enfermer dans le grenier et le soir ils m'ont enfermée dans un grenier - oh, vous allez rire peut-être ! C'est pas à rigoler, j'ai pris ça pour de vrai, moi ! -   il y avait un grenier où qu'on couchait et alors ils m'ont enclenchée là-dedans… alors j'étais devant un armoire à glace, enfin c'était pas des glaces… c'était des carreaux… vitrée et que des bêtes sauvages qu'étaient empaillées, il y avait des chouettes, des hiboux… de quoi qui faisait peur… holà mon dieu je criais là-dedans… ils ont été obligés de me défermer, hein ! Je croyais que c'était en vrai les bestioles là !

Si je faisais pipi au lit - j'avais une faiblesse avec ça ! - eh ben vous ne savez pas ce qu'ils me faisaient ? Ils mettaient mon drap sur la tête et je faisais le tour de la pension, de la cour avec mon drap… " Elle a fait pipi au lit ! Elle a fait pipi au lit ! " qu'ils chantaient . Ils me mettaient la tête  sous la pompe. Il y en a une qui me tenait l'autre qui  pompait… C'était comme ça !

J'ai failli mourir parce que j'ai eu la rougeole et ma sœur aussi, on l'a eu toutes les deux… Et mon frère qu'était chez nous il l'a eu en même temps aussi, c'est marrant, hein ! J'ai eu le croup et je me vois encore, ils ont été chercher le docteur, en pleine nuit … Je me vois sur les genoux de mon père, j'allais mourir, ils m'ont fait… - le docteur Demontigny à ce moment-là - … des piqûres, des piqûres et je m'en suis tirée.
On allait en rang, c'était  Jovence, c'était plus à la Communauté, quand je voyais Maman Achin, puisque je l'appelais comme ça, quand je voyais Maman Achin qu'arrivait dans la cour je courrais l'embrasser.

Les sœurs de Coutances:
 J'y ai été bonne sœur, je le dis franchement, parce que je ne savais plus où aller. Mais enfin je n'ai pas regretté. Je suis partie à 15 ans, je suis sortie à 26 ans. Je ne regrette pas mes années parce que je n'ai fait que du bien…
J'ai fais les trois années scolaires… comme si j'étais à l'école. Après j'ai monté au postulat et après j'ai pas fait bonne sœur… Et j'ai été placée en infirmerie pour soigner les sœurs malades parce qu'il n'y avait pas de civils autrement. Avec la sœur St Ignace que vous avez dû connaître, qu'était à Louvigné. Je lui aidais et puis un jour je suis tombée malade… alors le docteur vient, il dit votre petite sœur là il va falloir la mettre à la campagne, elle a besoin d'air, alors ils m'ont placée à Cérans, j'avais vingt ans,  c'est pas loin de Coutances et là j'ai été placée en maison de retraite. Les p'tit pères ils disaient " la petite bonne sœur qu'ils nous envoient, qu'est ce qu'est est mignonne ! " J'avais soin… enfin c'était un hospice, il n'y avait rien de moderne. J'avais soin, je faisais le repassage, je faisais le ménage j'avais tout un dortoir où ils étaient 10… Je les soignais le matin, je les habillais, je faisais tout comme une infirmière, j'ai même fait des piqûres…
Avec les années, je dis quand même "… mais qu'est ce que je fais là ? " Je voulais des enfants. Je voulais me marier. Un jour j'écris une lettre à Alphonse, à mon frère. Comme c'était lui l'aîné. Carrément. Secrètement, malheureusement cela ne m'a pas porté chance, cette lettre-là non plus !
Je donne la lettre à une personne qu'allait au bourg de Cérans. Je dis "Vous ne pourriez pas mettre la lettre à la poste ?" La supérieure qui sort "Où vous allez comme ça ?" qu'elle dit à la petite mère-là. "Vous avez une lettre ? " Elle dit " Oui c'est la petite sœur - je m'appelais sœur Jeanne, Jeanne de Valois, s'il vous plait ! - " Eh ben elle dit " Vous allez me donner la lettre " Parce que j'avais pas le droit. Fallait qu'elle passe par elle ! Bein bon sang quand elle a vu ma lettre ! Mais elle était gentille la supérieure, elle m'aimait comme sa fille… Alors bon elle me dit "vous n'avez pas le droit " et puis c'est tout.
Alphonse est venu me voir, une fois. Et puis je lui ai dit ça de vive voix… et puis bon j'ai fait un peu la folle… J'ai dit à la supérieure carrément " Je voudrais m'en aller, je voudrais retourner dans la vie civile " - Parce qu'on a 5 ans… et après 5 années c'est des vœux perpétuels que vous faites. J'étais libre encore. Alors là j'aurais plus été libre. Alors j'ai expliqué ça à la supérieure, elle m'aimait beaucoup ! Je l'ai suppliée. J'ai passé des bouts de nuit à genoux près de son lit pour qu'elle me dise "oui, ben partez ! " Ben on est arrivé comme ça… Alphonse est venu me chercher à la gare et tout… J'étais arrivé chez lui Alphonse, puisqu'il s'était remarié… Je suis partie comme ça !
Un jour, j'étais chez ma tante de Fougères, ça s'est fait comme ça le mariage. Quand je suis sortie de communauté, je prenais pension chez ma tante de Fougères. J'avais été travailler à Fougères et puis je venais… un dimanche de la Toussaint, ma tante me dit " écoute Georgette : tu irais tout de même bien à Louvigné sur la tombe de tes parents ". Je dis "non", j'avais honte, je ne sais pas pourquoi. Et puis je vois mon fameux Pierrot… le père Pierre Pennetier. Me voilà arrivée à Louvigné, le Pierrot me voit ; il demeurait rue de St Hilaire à ce moment-là, il me dit : "tu vas te marier maintenant ?" (il était comme ça) parce que je te connais un gars, un bon gars - c'est vrai que Papa était un homme formidable - je dis "… quand même non ! " "Bein; il dit ; on ira te voir un dimanche "

Voilà le dimanche arrivé, j'étais à la messe avec ma tante… On sort de l'église de Bonabri… ma tante elle s'en va… moi avec elle forcément. Elle demeurait dans la rue des Feuteries, elle va pour rentrer dans le corridor, je sens quelque chose qui me tire le dos comme ça… c'était mon Pierrot qu'était là… Il dit "tu pourrais venir 5 minutes ! " Ma tante elle dit "qu'est-ce que tu veux Georgette ? " Je dis " Eh bein c'est un de mes cousins " J'avais pas vu le gars qu'était à côté, c'était le Constant ! J'avais mon livre de messe à la main, je lui donne à la tante. Nous voilà partis au café de la gare…J'avais pas été longtemps mais  elle avait regardé par la fenêtre. J'arrive… ma tante elle dit " Dis donc qui c'était le jeune homme qu'était avec ton cousin ? " Je dis " C'était un de ses copains "
Bein ça s'est fait comme ça ! Dans la semaine je reçu une lettre… trois mois les noces !
Constant, le p'tit biche ! Daniel qu'est à Nimes l'ancien, je l'ai eu en 47.

*****
 
J'ai passé sous la guerre.
A Coutances. Je serais restée à Coutances, à l'infirmerie quand j'étais avec la sœur St Ignace, je ne serais plus là parce que il y en a eu dix de tuées. Je serais descendue dans la cave avec toutes les infirmières et les malades, eh bein toutes les sœurs y ont passé… j'étais partie à Cérans à ce moment-là. Il y avait des bombardements épouvantables. On était caché sous un grand escalier de pierre à la chapelle à Cérans. Et moi j'étais pas là au moment des bombardements, j'étais cachée dans la lingerie… la lingerie était assez loin de la communauté, il y avait des champs et tout ça - je m'occupais de tout le linge, je repassais le linge des allemands aussi ! Il y en a qui étaient gentils, ils m'apportaient leur linge, je m'en occupais - Je m'étais cachée sous la grande table où je repassais le linge, j'entendais les balles qui tombaient dans les lavoirs, à côté… Tout à coup une sœur qui m'appelle, qui m'appelle… Alors je lui ai donné la main, on a couru à la communauté en vitesse. J'ai embrassé la directrice, on se groupait toutes auprès d'elle tellement ça faisait peur d'entendre les bombes tomber.

A Coutances ça j'y passais ça c'est sûr…! Sœur St Ignace, son crucifix lui était rentré dans le ventre !

J'ai été heureuse quand j'ai été mariée et que j'ai eu mes enfants. C'est ça qui m'a sauvé. Eh bein vous voyez j'ai perdu tout mes frères et sœurs. Je suis toute seule maintenant. J'ai mes enfants heureusement. C'est vrai, jamais j'aurais cru… avoir souffert et tout de que j'ai eu… j'ai tout supporté. Me voilà encore et toute seule… c'est ça je ne peux pas m'en faire l'idée… Être toute seule et que j'ai tant souffert ! J'ai surtout eu beaucoup de chagrin quand j'ai perdu André il y a deux ans, j'aimais bien André, il était à St Martin de Landelles.

*****

Mes enfants savent pas tout. Ils n'en savent quand même, mais enfin bon …! Voilà, voilà je vous en ai raconté mais faut pas n'en faire un roman !
Je sais, je dis si j'avais voulu j'aurais fait un roman !
Pratiquante ? Ah non pas tellement. J'y vais quand même. J'y vais quand je peux mais autrement…
Quand je vais chez Gilbert qu'est derrière, je vais à la messe, et quand je vais chez Michel à la Linais j'y vais pas. Parce que il y a loin et maintenant que les courses de vélos vont commencer, on mange à telle heure… De toute façon j'en ai pris pour toute ma vie ! 



La silicose:

Constant est mort en 93. Il était né le 24 juin 18. Moi je suis de 19. Il y avait un an. Il aurait pu vivre plus longtemps que cela s'il n'avait pas eu la silicose. Tous ceux de la Guinchère (les picaoüs) sont partis comme ça, de toute façon…Vous n'avez qu'à remarquer.
Tirer au cul. C'est ce qu'il lui ont dit à la sécurité. Il a passé combien de visites ? Il n'avait jamais assez de silicose !
Il avait 59 ans. Je m'en rappellerai toujours il va voir le docteur Demontigny, le René. Il lui faisait monter les escaliers et tout, il avait bien du mal à monter les escaliers. Il dit vous n'avez pas trop de silicose.        
Et pourtant quand ils l'ont emmené à Pontchaillou qu'ils lui ont vu les poumons, ils ont dit : Madame il devrait être à 100 pour 100 votre mari ! (Il n'avait que 10 pour cent !) On n'a jamais vu des poumons comme ça ! Une vraie éponge !

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 17:58

 

Oui, ça coûte cher , mais personne n'a obligé le sous préfet à mettre autant de service d'ordre. Ce n'est pas non plus une révolution.

 

En des temps pas si lointains, on a envoyé tellement de flics à Louvigné pendant le festival des "Vaches au Gallo" qu'on a tué la manifestation. Plus personne n'y venait...

 

Les pompiers ? Il y a un hôpital à Fougères avec des urgences et dans les apéros géants, même si l'alcool est là, tout le monde ne se défonce pas. En tout cas pas plus qu'à la maison ! Pas plus que dans les soirées bourges !

 

C'est vrai, il y a des ordures  laissées sur le terrain mais chaque samedi, le marché ne fait-il de même ? L'installation, la désinstallation, les boîtes de chaussures, les cintres, les fruits pourris, le balayage... sont aussi à la charge de la collectivité.

 

Après les "fêtes encadrées", comme les Angevines il me semble qu'il y a aussi beaucoup de travail et personne ne se plaint d'avoir vendu de l'alcool aux participants.


Et combien coûte à la collectivité l'entretien des lieux de culte religieux ? Le chauffage d'une nef pour trois péquins ? Expliquez cela aux athées comme moi... il y a des jeunes aussi dans le lot !

Non cessons de mentir ! C'est surtout cela qui dérange les "bien-pensants" comme les politiques de droite ou de gauche : ne pas maîtriser la jeunesse, ne pas la voir dans les clous de la morale et surtout ne pas gagner d'argent sur son dos !

 

Ah s'il y avait du fric à gagner ! Ah comme on trouverait un compromis !

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